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‎ ‎ ‎ Secteur de la Microfinance

Le microcrédit se définit comme étant tout crédit dont l’objet est de permettre à des personnes à faibles revenus de:
– Créer ou développer leur propre activité de production ou de service en vue d’assurer leur insertion économique
– Acquérir, construire ou améliorer leur logement
– Se doter d’installations électriques ou assurer l’alimentation de leurs foyers en eau potable

La population ciblée par le secteur de la microfinance est constituée par des personnes économiquement faibles, souvent exclues du système bancaire classique, et ayant des activités génératrices de revenus souvent informelles comme l’élevage, l’artisanat, le petit commerce et les petites prestations de services.

Les méthodologies de microcrédit, basées essentiellement sur la proximité avec les emprunteurs, se sont développées autour de deux approches principales : l’approche de crédit aux groupes et l’approche de crédit aux individus.
L’approche de crédit aux groupes :
Cette approche nécessite la constitution de petits groupes de clients solidaires, généralement de quatre à huit membres se connaissant entre eux et exerçant des métiers dans la même zone géographique. Cette approche de crédit est basée sur une garantie immatérielle, qui consiste en une solidarité des membres de chaque groupe, qui vont se porter garants les uns des autres.
L’approche de crédit aux individus :
Cette approche de crédit est fondée sur une évaluation individuelle des clients (leur volonté et leur capacité à rembourser les crédits), ainsi que sur une appréciation de la rentabilité et des risques d’exploitation de leurs micro-entreprises. Le crédit ainsi octroyé n’est associé à aucune garantie réelle.

La capacité du microcrédit à surmonter les obstacles liés aux caractéristiques des emprunteurs qui les excluent du système bancaire classique, réside dans son mode de fonctionnement. Face à l’absence de garanties, les institutions de microcrédit ont adopté la mise en place d’un système basé sur des techniques substituables à la sûreté réelle :
La relation de proximité :
Une caractéristique principale du microcrédit réside dans la relation de proximité qui relie l’institution et l’emprunteur et qui fait naître un climat de confiance mutuelle.
La notion de Groupe Solidaire :
Pour combler l’absence de garantie matérielle, les institutions ont eu recours au « crédit de groupe solidaire », où les membres du groupe s’engagent solidairement, sur la base de la confiance et de la connaissance mutuelle, à rembourser le crédit. En cas de défaillance de l’un des membres, les autres doivent le rappeler à ses obligations et le cas échéant, se substituer à lui pour assurer l’intégralité du remboursement.

L’analyse poussée de l’activité du micro-entrepreneur est indispensable, avant de débloquer le crédit. En effet, il faut veiller à ce que la rentabilité dégagée par celle-ci soit suffisante, connaître le taux d’endettement, éviter le surendettement, et estimer le chiffre d’affaires réel et les charges. Il s’agit aussi de s’enquérir de la moralité du candidat. Une visite indispensable au lieu de travail ou au domicile permet à l’agent de vérifier les éléments du dossier, et parfois celui du garant éventuel.

 

En plus de l’octroi des crédits, les institutions de microcrédit dispensent des services non financiers à leur clientèle avec l’objectif de réduire l’impact de certaines contraintes qui empêchent la génération du revenu et qui limitent le développement économique. Cela concerne :
La formation en création de micro-entreprises et en gestion de microprojets ;
L’assistance technique et le conseil aux porteurs de projets ;
L’appui et l’accompagnement des micro-entrepreneurs dans la commercialisation de leurs produits.
D’autres services financiers peuvent également être apportés par les institutions de microcrédit, tels que la micro-assurance et les transferts d’argent.

 

Le microcrédit est réputé être très onéreux comparativement aux crédits classiques offerts par le système financier traditionnel. Or le modèle de fonctionnement du microcrédit est très différent du système bancaire classique. En effet, les besoins financiers de la population cible sont modestes alors que les coûts qui leurs sont associés sont très importants : En microfinance, les agents de crédit doivent rendre visite au client, évaluer sa solvabilité sur la base d’entretiens avec la famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi rapproché et permanent par le biais de visites pour renforcer la culture du remboursement. Par conséquent, les coûts de transactions sont très élevés. A ces coûts qui correspondent au coût de l’inclusion financière, il y a lieu de rajouter les coûts de financement et le coût du risque lié au financement d’une population à faibles revenus et sans garanties. Par conséquent, les institutions de microcrédit se doivent d’appliquer un taux d’intérêt plus élevé que celui du secteur bancaire, pour atteindre l’équilibre financier. Toutefois, compte tenu du faible montant des crédits, le différentiel sur la traite en valeur absolue est très faible. Les études de satisfaction réalisées auprès des bénéficiaires du microcrédit montrent d’ailleurs que les clients sont prêts à payer des taux d’intérêt plus élevés pour s’assurer un accès au financement formel de leurs activités.

Les ressources des institutions de microcrédit proviennent essentiellement :
– Des fonds propres constitués des excédents dégagés par l’activité
– Des emprunts auprès des banques et des bailleurs de fonds internationaux. A souligner que le secteur du microcrédit au Maroc a été soutenu dès ses débuts par les pouvoirs publics, les banques marocaines et les bailleurs de fonds internationaux.

 

La loi n° 18-97 relative au microcrédit a adopté le statut d’Association de microcrédit comme étant le statut légal pour l’exercice de l’activité de microcrédit. La loi n° 41-12 du 28 décembre 2012 modifiant et complétant la loi n° 18-97, permet aux Associations de microcrédit de distribuer des microcrédits directement ou indirectement à travers un établissement de crédit agréé à cet effet, régi par les dispositions de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés. Toute Association de microcrédit doit, préalablement à l’exercice se son activité, être autorisée à cet effet par arrêté du Ministre chargé des Finances, après avis du Conseil Consultatif du Microcrédit. Par ailleurs, les Associations de microcrédit sont soumises au contrôle de Bank Al Maghrib, selon les dispositions de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.

Le secteur du microcrédit est devenu un secteur économique clé du Royaume et un acteur majeur d’inclusion financière et de création d’emplois. L’impact du secteur peut se résumer ainsi :
Plus de 40 milliards de microcrédits accordés depuis sa création ;
4,5 millions de bénéficiaires ;
6 000 emplois directs dans les Associations de Microcrédit ;
Près d’un million d’emplois créés.
Le micro-crédit représente désormais un des instruments du développement de l’économie sociale à travers une approche participative et intégrée qui tient compte des besoins de la population et de l’optimisation des ressources financières disponibles. D’après l’étude stratégique du secteur réalisée en décembre 2010, les associations de microcrédit sont classées « parmi les premiers employeurs du pays en direct (environ 6.000 emplois) et ont surtout généré une masse importante d’emplois indirects : près d’un million d’équivalents temps plein (ETP) ». A raison d’une moyenne de 4,5 membres par foyer, ce sont finalement plus de 4,5 millions de personnes qui sont impactées par le secteur de manière plus ou moins directe. Le microcrédit reste donc un acteur majeur de l’emploi au Maroc, notamment dans les zones où les taux de pauvreté et de chômage sont élevés.

 

Le Secteur marocain du microcrédit est Leader absolu dans la région MENA, avec plus de 60% des encours de prêts distribués dans la Région. Il se positionne dans le top 25 mondial par l’encours (5 milliards DH) et dans le top 15 par le nombre de clients (plus de 800.000). Le secteur continue en outre d’investir dans le renforcement de ses capacités et la modernisation de ses structures, en vue de hisser ses pratiques aux meilleurs standards internationaux.

L’étude sur les perspectives stratégiques du secteur de la microfinance au Maroc a permis d’élaborer une stratégie nationale pour les 10 prochaines années avec l’objectif de faire du secteur national de la microfinance un acteur clé de lutte contre la pauvreté par la création d’emplois et d’activités génératrices de revenus, mais aussi performant, pérenne et intégré dans les politiques du Royaume. Ainsi, à l’horizon 2022, le secteur de la microfinance, qui aura évolué vers les meilleures pratiques financières et amélioré son efficacité, devra pouvoir :
Servir 3,2 millions de bénéficiaires actifs, nécessitant une couverture géographique étendue et des besoins mieux servis ;
Augmenter ses encours de crédit de 5 milliards DH actuellement à 25 milliards DH en 2022, soit 1,8% du PIB ;
Atteindre 1,6 à 2 millions d’ETP additionnels ;
Maintenir le coefficient d’exploitation au niveau des Best Practices, soit 65% ;
Ramener le PAR 30 en dessous de la moyenne mondiale (3,1%).
Assurer la viabilité financière des institutions de microfinance en assurant une rentabilité au niveau de la moyenne mondiale qui est de 17%.